Les systèmes sensoriels et les fonctions exécutives

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Les systèmes sensoriels

Définition : Un système sensoriel est la partie du système nerveux qui se compose de voies neurales, de récepteurs sensoriels et des parties du cerveau qui traitent les informations sensorielles. Les récepteurs sensoriels reconnaissent les stimuli des environnements internes et externes, les voies neuronales transmettent les informations des stimuli au cerveau et le cerveau traite les informations.

L’intégration sensorielle procure le fondement dont les élèves ont besoin pour accéder à des structures d’apprentissage et de comportement plus complexes. Pour la plupart d’entre nous, cette intégration se fait sans effort. Pour d’autres, toutefois, ce processus est beaucoup plus difficile et exige un effort de tous les instants.

Le fonctionnement des systèmes sensoriels de l’élève ayant des besoins particuliers comporte souvent des particularités. Cela varie d’une perturbation légère d’un ou de plusieurs systèmes jusqu’à une perturbation sévère.

Un trouble de l’intégration sensorielle (TIS) est un dysfonctionnement cérébral important qui affecte l’enfant au cours de son développement et qui peut être présent dès la naissance. Cela peut grandement perturber sa capacité d’apprendre, d’interagir avec son environnement et de développer ses habiletés sociales.

Les élèves dont le système d’intégration sensorielle est perturbé peuvent être hypersensibles ou hyposensibles aux stimuli. Elles et ils peuvent avoir de la difficulté à traiter l’information sensorielle ou à planifier et à coordonner leurs mouvements en fonction de la stimulation perçue. Les problèmes sensoriels sont souvent sous-jacents aux troubles du spectre de l’autisme (TSA), aux troubles de santé mentale et aux troubles du comportement. Ils peuvent aussi être présents chez les personnes ayant une déficience intellectuelle légère, comme chez les personnes neurotypiques.

Bien connaître le fonctionnement sensoriel de l’élève : Établir un profil sensoriel de l’élève, notamment des systèmes sensoriels, en observant attentivement le comportement sensoriel de l’élève et en consultant l’équipe-école, l’équipe-conseil ou des professionnels externes, à l’aide de la documentation recueillie.

Consulter l’intervenante ou l’intervenant ayant une expertise dans ce domaine : L’intervenante ou l’intervenant ayant une expertise dans ce domaine pourra évaluer l’élève et rendre compte de ses observations sous forme de rapport. Ces données influenceront la façon d’aborder l’enseignement, l’apprentissage et la programmation. L’intervenante ou l’intervenant pourra aussi communiquer et expliquer l’information à l’équipe-école et à la famille. De plus, elle ou il pourra créer un régime sensoriel pour l’élève en fonction de ses besoins particuliers. Ce programme pourra servir de fondement pour créer des attentes différentes dans le PEI de l’élève.

Rédiger des attentes différentes portant sur l’intégration sensorielle dans le PEI de l’élève : L’intervenante ou l’intervenante ainsi que les personnes-ressources de votre école ou du conseil scolaire peuvent vous aider à déterminer les attentes différentes pour les élèves. Ces attentes pourraient être intégrées dans le PEI de l’élève.

Apprendre davantage sur les divers systèmes sensoriels et leur impact sur l’apprentissage: Avoir une base de connaissances sur les systèmes sensoriels peut aider à analyser le comportement de l’élève et à établir un profil plus complet afin d’intervenir au bon moment.

Les systèmes sensoriels sont définis comme suit :

auditif;
visuel;
tactile;
olfactif;
gustatif;
intéroceptif;
vestibulaire;
proprioceptif.

Les huit systèmes sensoriels

(Source : Aide Canada.)

Les fonctions exécutives

Fonctions exécutives est un terme qui sert à décrire les différents processus cognitifs que les élèves utilisent pour contrôler leur comportement et pour associer une expérience vécue à une action du présent.

« Les élèves utilisent la fonction exécutive quand ils pratiquent des activités comme la planification, l’organisation, l’établissement de stratégies ainsi que l’attention aux détails et leur mémorisation. La fonction exécutive permet aussi aux élèves de gérer leurs émotions et de surveiller leurs pensées afin de travailler de façon plus adéquate et efficace (Guare et Dawson, 2004) ».

Les habiletés de fonctionnement exécutif sont les suivantes :

la mémoire de travail;
l’initiation des tâches;
l’organisation;
la planification;
l’autorégulation;
la flexibilité mentale;
le contrôle des émotions;
le contrôle des impulsions.

La mémoire de travail

« Alors la mémoire de travail, c’est la capacité que nous avons de retenir et manipuler l’information, dans les 20 et 30 secondes qu’elle nous arrive. »
(Source : TA@l’école, Module d’apprentissage Un regard approfondi sur les fonctions exécutives – Les huit piliers – Mémoire de travail.)

Indicateurs :

L’élève ayant des difficultés relatives à la mémoire de travail pourrait :

avoir du mal à suivre les explications ou les consignes – écrites ou verbales – surtout s’il y a plusieurs étapes;
peiner à se souvenir des étapes d’une démarche ou perdre le fil du déroulement de celle-ci;
donner des signes de désorientation ou de distraction, parce qu’il lui est difficile de suivre une longue discussion;
avoir du mal à répondre à des questions de compréhension de texte;
ne pas bien se souvenir de détails, ce qui peut nuire à sa compréhension et à sa capacité de synthétiser des textes;
avoir du mal à résoudre des problèmes mathématiques comportant plusieurs étapes ou à se souvenir des étapes d’un calcul arithmétique;
poser la même question à plusieurs reprises.

L’initiation des tâches

« L’initiation de tâches réfère à notre habileté d’être motivé, de débuter une nouvelle tâche et de rester persévérant par rapport à cette tâche jusqu’à la fin, même si on fait face à des défis. La motivation c’est un des piliers principaux du travail. »
(Source : TA@l’école, Module d’apprentissage Un regard approfondi sur les fonctions exécutives – Les huit piliers – Initiation de tâches.)

Indicateurs :

L’élève ayant des difficultés à entreprendre des tâches pourrait :

avoir du mal à déterminer le point de départ d’une tâche et la façon de la commencer;
avoir besoin de l’aide de l’enseignante ou de l’enseignant ou encore d’une ou d’un camarade pour commencer sa tâche;
renoncer à commencer un travail;
ne pas trouver facilement des idées;
attendre à la dernière minute pour faire ses devoirs, ses travaux ou son étude;
avoir du mal à répondre à des questions ouvertes;
avoir du mal à prendre des décisions;
adopter des comportements d’évitement (p. ex., bavarder, dessiner, faire le clown).

L’organisation

« Les habiletés organisationnelles sont les stratégies complexes qui sont impliquées pour tenir compte de nos objets personnels, organiser nos tâches et même nos pensées, gérer notre temps de manière efficace. »
(Source : TA@l’école, Module d’apprentissage Un regard approfondi sur les fonctions exécutives – Les huit piliers – Organisation.)

Indicateurs :

L’élève ayant des difficultés sur le plan de l’organisation pourrait :

avoir du mal à se structurer et à organiser son matériel;
égarer souvent ses devoirs et ses effets personnels;
apporter le mauvais matériel en classe;
avoir un pupitre, un sac à dos ou un casier très en désordre;
ne pas utiliser les outils organisationnels à sa disposition;
ne pas exprimer ses idées clairement – par écrit ou verbalement – ou perdre le fil de son raisonnement;
avoir du mal à distinguer les informations importantes des détails superflus.

La planification

« La planification, ce sont les habiletés que l’on développe pour nous permettre de mettre en ordre nos tâches, en sachant quelle étape serait la première, laquelle serait la deuxième, etc. La planification nous permet d’établir les priorités parmi toutes les étapes à suivre dans une tâche. La planification inclut l’habileté de se préparer à l’avance. »
(Source : TA@l’école, Module d’apprentissage Un regard approfondi sur les fonctions exécutives – Les huit piliers – Planification.)

Indicateurs :

L’élève ayant des difficultés relatives à la planification pourrait :

réaliser les tâches dans un ordre qui peut sembler illogique aux autres;
faire les tâches d’une manière compliquée ou utiliser des stratégies inefficaces;
avoir de la difficulté à saisir les conséquences possibles de ses gestes, surtout lorsqu’il y a plusieurs résultats possibles;
gérer difficilement son temps ou mal évaluer le temps nécessaire pour réaliser une tâche ou le temps perdu à cause d’une distraction;
avoir du mal à prioriser ses tâches;
passer d’une tâche à une autre sans avoir de plan ou d’objectifs ou, à l’inverse, persévérer et poursuivre une tâche trop longtemps, même lorsque ce n’est plus productif;
mener difficilement à terme les activités non structurées ou les projets de plus grandes envergures.

L’autorégulation

« L’autorégulation c’est l’habileté d’évaluer notre propre comportement afin de déterminer quand il faut adopter une nouvelle approche. Il s’agit de remarquer, puis de corriger nos erreurs, savoir quand il faut demander de l’aide. Dans un contexte d’apprentissage, un élève avec des bonnes stratégies d’autorégulation relirait son travail, s’assurerait d’avoir vérifié ses réponses pour s’assurer que les réponses sont, bien sûr, cohérentes. Un élève qui aurait des défis au niveau de l’autorégulation ne s’engagerait pas dans ses tâches et la qualité de son travail en souffrirait. »
(Source : TA@l’école, Module d’apprentissage Un regard approfondi sur les fonctions exécutives – Les huit piliers – Autorégulation.)

Indicateurs :

L’élève ayant des difficultés sur le plan de l’autorégulation pourrait :

avoir besoin de rappels pour terminer ses tâches et rester concentrée ou concentré;
avoir un rendement inégal aux examens et aux évaluations;
se laisser facilement distraire;
s’étonner d’avoir de mauvaises notes et avoir de la difficulté à juger de ses progrès ou de ses capacités;
se trouver facilement « bloquée ou bloqué » dans l’accomplissement d’une tâche ou y persévérer trop longtemps;
avoir de la difficulté à se fixer des objectifs réalistes et à suivre sa progression vers ceux-ci.

La flexibilité mentale

« La flexibilité mentale est essentielle à la réussite. Une des définitions les plus communes de l’intelligence, c’est l’habileté de s’adapter avec flexibilité à son environnement. Donc la flexibilité mentale c’est l’habileté de pouvoir passer d’une tâche à une autre afin d’être plus efficace avec notre temps. C’est aussi l’habileté de pouvoir concevoir plusieurs possibilités pour résoudre un même problème, avoir plusieurs façons différentes pour faire des choses, penser en dehors des normes. »
(Source : TA@l’école, Module d’apprentissage Un regard approfondi sur les fonctions exécutives – Les huit piliers – Flexibilité mentale.)

Indicateurs :

L’élève ayant des difficultés sur le plan de la flexibilité mentale pourrait :

répéter les mêmes erreurs, parce qu’elle ou il a de la difficulté à trouver d’autres stratégies;
ne pas voir facilement le point de vue de ses camarades;
répéter plusieurs fois la même réponse;
faire des transitions plus longues entre les activités ou les cours;
s’adapter difficilement au changement ou avoir besoin de plus de temps pour y arriver;
avoir du mal à saisir les concepts abstraits ou à interpréter les choses implicites, et préférer les notions concrètes et littérales;
réussir plusieurs exercices, mais échouer à une évaluation dont la forme est légèrement différente.

Le contrôle des émotions

« Le contrôle des émotions ou l’autogestion des émotions, il s’agit vraiment à quel point est-ce qu’on réussit à gérer et contrôler nos émotions et, plus précisément, nos réactions émotionnelles. Il s’agit d’apprendre à rester calme, par exemple pour gérer des problèmes et réagir avec un niveau approprié d’émotion selon la situation. Les défis avec le contrôle des émotions pour les élèves vont souvent leur causer des difficultés avec leur comportement et par conséquent leurs relations sociales avec les pairs et les adultes dans leur environnement. Apprendre à garder un niveau stable de réactivité émotionnelle envers différentes situations nous permet de ralentir notre temps de réaction, pour nous donner du temps de réflexion par rapport à la meilleure réponse selon la situation. »
(Source : TA@l’école, Module d’apprentissage Un regard approfondi sur les fonctions exécutives – Les huit piliers – Contrôle des émotions.)

Indicateurs :

L’élève ayant des difficultés sur le plan du contrôle des émotions pourrait :

avoir une faible tolérance à la frustration ou à la critique;
sembler avoir des réactions excessives ou réagir plus fortement que ses pairs;
avoir tendance à adopter des réactions de type combattre/fuir/figer, comme se fâcher, fondre en larmes ou se replier sur elle-même ou lui-même.

Le contrôle des impulsions

« Le contrôle des impulsions implique le contrôle de notre comportement, ce qui inclut penser par rapport aux conséquences de notre comportement avant de réagir, maintenir le contrôle de soi. »
(Source : TA@l’école, Module d’apprentissage Un regard approfondi sur les fonctions exécutives – Les huit piliers – Contrôle des impulsions.)

Indicateurs :

L’élève ayant des difficultés à contrôler ses impulsions pourrait :

s’exprimer lorsque ce n’est pas son tour ou répondre à des questions sans lever la main;
manifester de l’impatience ou ne pas toujours attendre son tour pour parler;
faire des erreurs d’inattention ou ne pas vérifier son travail avant de le remettre;
commencer promptement des tâches ou répondre aux questions sans avoir lu toutes les directives;
sembler fonctionner sur le « pilote automatique », sans réfléchir à ses gestes;
adopter des comportements risqués;
tirer des conclusions hâtives.